Burkina Faso - Belgique - France
Créé en résidence au Burkina Faso (août - octobre 09), le spectacle Antigone est le fruit d'une collaboration entre artistes belges (Talìa asbl), burkinabè (compagnie Les Empreintes), et français (compagnie Les plaisirs chiffonnés).
Avec :
Dioari Abidine Coulidiaty
Gaëlle Gourvennec
Safoura Kaboré
Hypolitte Kanga
Matthieu Meunier
Mahamadou Tindano
Metteur en scène :
Marie Vaiana
Traduction en français :
Irène Bonnaud et Malika Hammou
Traduction et écriture de passages en mooré :
Sidiki Yougbaré
Costumes:
Agathe Rachel Bambara
Création lumière:
Thom Louka
Conception du projet : Dioari Abidine Coulidiaty, Gaëlle Gourvennec et Marie Vaiana.Créé les 16 et 17 octobre 2009 à l’Espace Culturel Gambidi à Ouagadougou, Burkina Faso. Avec le soutien de Wallonie-Bruxelles International, Boamani Africa, l’Espace Culturel Gambidi et le Square des Artistes.
Créé en résidence au Burkina Faso (août - octobre 09), le spectacle Antigone est le fruit d'une collaboration entre artistes belges (Talìa asbl), burkinabè (compagnie Les Empreintes), et français (compagnie Les plaisirs chiffonnés).
Avec :
Dioari Abidine Coulidiaty
Gaëlle Gourvennec
Safoura Kaboré
Hypolitte Kanga
Matthieu Meunier
Mahamadou Tindano
Metteur en scène :
Marie Vaiana
Traduction en français :
Irène Bonnaud et Malika Hammou
Traduction et écriture de passages en mooré :
Sidiki Yougbaré
Costumes:
Agathe Rachel Bambara
Création lumière:
Thom Louka
Conception du projet : Dioari Abidine Coulidiaty, Gaëlle Gourvennec et Marie Vaiana.Créé les 16 et 17 octobre 2009 à l’Espace Culturel Gambidi à Ouagadougou, Burkina Faso. Avec le soutien de Wallonie-Bruxelles International, Boamani Africa, l’Espace Culturel Gambidi et le Square des Artistes.
Antigone est l'histoire d'une jeune femme qui résiste aux lois de sa Cité. Ses deux frères sont morts, entre-tués. L'un reçoit les libations et est enterré, l'autre est laissé aux charognards en dehors de l'enceinte de la ville. Antigone, révoltée, entreprend d'enterrer son frère, malgré l’interdiction de Créon.
Monter Antigone ensemble nous est apparu comme une évidence. Nous trouvons de multiples résonances contemporaines aux thématiques abordées dans la pièce: la question du pouvoir, la prise de parole d'une femme dans un univers d'hommes, les rapports intergénérationnels et l’affirmation de l’individu dans la Cité.
L'équipe artistique qui réunit de jeunes artistes africains et européens propose une relecture moderne et interculturelle de ce mythe antique.
Au centre de la pièce, Antigone et Créon s'affrontent : l'absence de peur de la jeune princesse, inflexible devant le pouvoir, se mesure à la peur grandissante d'un roi en prise avec ses pulsions.
Hémon, le fils de Créon, futur époux d'Antigone, se rebelle contre son père. Hémon symbolise, pour nous, toute cette jeunesse, hommes et femmes, qui veulent que l'amour et le respect de l'autre soient les valeurs de demain, face à des lois qui empêchent même les morts de se réconcilier. Nous pensons aux guerres fratricides qui poussent les jeunes de différents pays à s'entre-tuer. Pourquoi, comme Créon, se préoccuper de qui a raison et de qui a tort, punir celui que l'on croit mort en ennemi? Nous voulons plutôt, avec Antigone, nous poser la question de l'absurdité de la guerre et de la réconciliation entre les peuples.
Nous vivons dans un monde où l’économie relègue l’humain au second plan. Il nous semblait réellement indispensable de déjouer cette cartographie économique et d’essayer de créer un espace où des jeunes artistes de cultures différentes puissent s’éprouver, se confronter, se rencontrer et créer ensemble.
La scénographie est dépouillée : les seuls objets présents sont cinq tabourets et une calebasse. Le tabouret représente au Burkina Faso, le fondement, le foyer. Il ne sort jamais de la maison de celui à qui il appartient. Nos tabourets sont le socle de notre spectacle. Disposés en demi-cercle, ils marquent l’espace de jeu. Le Coryphée joue de la calebasse. Retournée, elle devient un instrument de percussion. Il ponctue les scènes tout le long du spectacle.
Au centre, les acteurs en jeu inventent l’espace. Nous nous référons au travail de Peter Brook et à ses écrits. Notre approche du corps s’inspire des techniques de l’expressionnisme allemand : les comédiens adoptent par moments un jeu à la frontière de la danse.
Nous défendons un théâtre de proximité, accessible à tous. Le spectacle peut aussi bien être joué sur un plateau de théâtre que sur une place de village, en Europe ou en Afrique. Dans ce sens, nous avons fait un réel travail sur la langue en cherchant une parole qui puisse voyager du français au mooré pour raconter cette histoire.
Nous explorons le texte de Sophocle à travers la traduction d'Irène Bonnaud et Malika Hammou : l'approche elliptique, le côté direct et simple des répliques nous plongent sans apprêt dans cette tragédie. Le rythme du texte met en valeur l'urgence dans laquelle les personnages se trouvent.
Lors des répétitions, Sidiki Yougbaré, auteur burkinabè, a cherché comment intégrer et traduire certains passages du texte en mooré. La parole passe d'une langue à l'autre de manière fluide. Notre souci a été que le spectacle soit compris par des spectateurs ne parlant qu'une seule des deux langues sans que jamais une réplique ne soit répétée. Il ne s'agit donc pas d'une traduction simultanée mais plutôt d'un entrelacement du français et du mooré. S’inspirant des improvisations des comédiens, Sidiki Yougbaré a écrit plusieurs poèmes en mooré que nous avons intégrés au spectacle.
L'équipe artistique qui réunit de jeunes artistes africains et européens propose une relecture moderne et interculturelle de ce mythe antique.
Au centre de la pièce, Antigone et Créon s'affrontent : l'absence de peur de la jeune princesse, inflexible devant le pouvoir, se mesure à la peur grandissante d'un roi en prise avec ses pulsions.
Hémon, le fils de Créon, futur époux d'Antigone, se rebelle contre son père. Hémon symbolise, pour nous, toute cette jeunesse, hommes et femmes, qui veulent que l'amour et le respect de l'autre soient les valeurs de demain, face à des lois qui empêchent même les morts de se réconcilier. Nous pensons aux guerres fratricides qui poussent les jeunes de différents pays à s'entre-tuer. Pourquoi, comme Créon, se préoccuper de qui a raison et de qui a tort, punir celui que l'on croit mort en ennemi? Nous voulons plutôt, avec Antigone, nous poser la question de l'absurdité de la guerre et de la réconciliation entre les peuples.
Nous vivons dans un monde où l’économie relègue l’humain au second plan. Il nous semblait réellement indispensable de déjouer cette cartographie économique et d’essayer de créer un espace où des jeunes artistes de cultures différentes puissent s’éprouver, se confronter, se rencontrer et créer ensemble.
La scénographie est dépouillée : les seuls objets présents sont cinq tabourets et une calebasse. Le tabouret représente au Burkina Faso, le fondement, le foyer. Il ne sort jamais de la maison de celui à qui il appartient. Nos tabourets sont le socle de notre spectacle. Disposés en demi-cercle, ils marquent l’espace de jeu. Le Coryphée joue de la calebasse. Retournée, elle devient un instrument de percussion. Il ponctue les scènes tout le long du spectacle.
Au centre, les acteurs en jeu inventent l’espace. Nous nous référons au travail de Peter Brook et à ses écrits. Notre approche du corps s’inspire des techniques de l’expressionnisme allemand : les comédiens adoptent par moments un jeu à la frontière de la danse.
Nous défendons un théâtre de proximité, accessible à tous. Le spectacle peut aussi bien être joué sur un plateau de théâtre que sur une place de village, en Europe ou en Afrique. Dans ce sens, nous avons fait un réel travail sur la langue en cherchant une parole qui puisse voyager du français au mooré pour raconter cette histoire.
Nous explorons le texte de Sophocle à travers la traduction d'Irène Bonnaud et Malika Hammou : l'approche elliptique, le côté direct et simple des répliques nous plongent sans apprêt dans cette tragédie. Le rythme du texte met en valeur l'urgence dans laquelle les personnages se trouvent.
Lors des répétitions, Sidiki Yougbaré, auteur burkinabè, a cherché comment intégrer et traduire certains passages du texte en mooré. La parole passe d'une langue à l'autre de manière fluide. Notre souci a été que le spectacle soit compris par des spectateurs ne parlant qu'une seule des deux langues sans que jamais une réplique ne soit répétée. Il ne s'agit donc pas d'une traduction simultanée mais plutôt d'un entrelacement du français et du mooré. S’inspirant des improvisations des comédiens, Sidiki Yougbaré a écrit plusieurs poèmes en mooré que nous avons intégrés au spectacle.